
Santé féminine et inégalités de soins : une prise de conscience nécessaire

Chez Otelina, nous avons à cœur d’être à l’écoute des femmes, de leur bien-être et de leur santé. A l’occasion de la journée du droit des femmes du 8 mars dernier c’est l’occasion de mettre en avant les inégalités qui existent aussi en matière de prise en charge médicale chez les femmes.
En tant que médecin et femme, une étude récente publiée dans BMJ Public Health a retenu toute mon attention. Elle met en évidence des inégalités de soins dont souffrent les femmes et a identifié des spécificités liées à la condition féminine que les médecins doivent intégrer dans leur prise en charge. Ces conclusions sont essentielles, car elles montrent que les femmes patientes doivent aussi prendre conscience qu’elles ont des différences réelles avec un organisme masculin et donc que leur prise en charge peut être biaisée si on ne considère pas certaines situations et la physiologie propre de leur organisme.
Une étude pour combler les inégalités de soins
Le consortium européen Care4EveryBody a réalisé une étude avec la participation de 20 experts médicaux de diverses disciplines. Ce travail, publié le 25 janvier 2025 dans BMJ Public Health, dresse une liste de recommandations destinées aux professionnels de santé pour garantir une prise en charge équitable des patientes. Sensibiliser les professionnels de santé et adapter les stratégies thérapeutiques sont essentiels pour améliorer la prise en charge des femmes. Depuis des années, les connaissances sur la santé féminine et les différences entre les sexes et les genres en matière de santé ont progressé.
18 recommandations pour un système de soins plus équitable
L’étude s’appuie sur la méthodologie DELPHI et identifie plusieurs axes d’amélioration, notamment :
• Revoir l’interprétation des symptômes : De nombreuses maladies (cardiovasculaires, auto-immunes, cancers) présentent des symptômes différents chez les femmes, mais ces particularités restent mal prises en compte. Un retard à la détection des maladies cardiovasculaires chez la femme a été étayé par des données scientifiques.
• Intégrer les spécificités féminines en pharmacologie : La grossesse, la ménopause et les fluctuations hormonales influencent la réponse aux médicaments, un facteur trop souvent négligé.
• Protéger les droits reproductifs et sexuels : Les décisions médicales doivent respecter l’autonomie des patientes, tout en prenant en compte le biais de symptomatologie. Aujourd’hui de nombreux cancers touchent des femmes jeunes. Il est donc important de se préoccuper quel est l’impact de ces traitements sur la possibilité future de faire des enfants.
• Prendre en compte les violences faites aux femmes : Les conséquences physiques et psychologiques des violences doivent être mieux détectées et traitées.
• Lutter contre les inégalités socio-économiques : L’accès aux soins reste un enjeu majeur pour de nombreuses femmes, notamment celles en situation de précarité. Il y a beaucoup de femmes en situation monoparentale. Le diagnostic d’une maladie grave et sa prise en charge va avoir un impact sur les enfants mais aussi sur l’autonomie financière de la famille.

Une formation médicale plus inclusive
L’objectif de ces recommandations est d’améliorer la formation des médecins et d’encourager une approche plus inclusive en santé. Il est urgent que les praticiens prennent conscience des biais existants afin d’assurer une égalité d’accès et de qualité des soins.
Chez Otelina, nos équipes qui sont majoritairement féminines, ont à cœur d’être à l’écoute de nos patientes et clientes. Nous soutenons cette démarche pour une santé plus inclusive et nous nous engageons à sensibiliser nos patientes à ces enjeux. La santé féminine ne doit plus être une variable négligée dans le parcours de soins. Il est temps d’agir pour que chaque femme bénéficie d’une prise en charge équitable et adaptée à ses besoins.